lundi 21 octobre 2013

L'équité telle que la vivent nos dirigeants...




Depuis que les effectifs de Sealed Air France fondent, (1236 salariés en 2006, 951 en 2012) nous nous interrogeons sur l'étrange stabilité de la masse salariale qui ne trouve décidément pas son explication dans l'augmentation des salaires de ceux qui supportent l'accroissement de la charge de travail.
 
Pour 2011, il semble que nous tenions l'explication :

Du fait de cette baisse d’effectif (effectif au 31/12/2010 = 1033 ; au 31/12/2011 = 1001) et d’une moindre distribution de primes (AIP), la masse salariale SAF aurait dû baisser de plus de 1,3 M€ en 2011. 
 
Mais un plan d’actionnariat a plus que compensé cette baisse, si bien que la masse salariale est même en légère hausse.

Il se trouve que ce plan d'actionnariat profite à un unique salarié, lequel mobilise à lui seul près du double des sommes consacrées aux augmentations de tous les salariés de Sealed Air France ! 

Ainsi, après avoir pressé les salariés de faire des économies partout et imposé la modération salariale, souvent pour des motifs totalement arbitraires, nos dirigeants, qui ne semblent connaitre que la forme pronominale du verbe "servir", se paieront également de mots en prétendant se soucier d'équité.
Croient-ils vraiment que nous sommes dupes ou se laissent-ils eux-mêmes abuser par leur propre discours ?



jeudi 3 octobre 2013

Envoi de tracts sur la messagerie professionnelle des salariés : l’accord collectif reste impératif.





Le 27 septembre, suite à la QPC de la Cour de Cassation du 11 juillet dernier (Cf. notre post du jeudi 19 septembre), le Conseil constitutionnel a déclaré conforme l’article L. 2142-6 du Code du travail qui soumet à la conclusion préalable d’un accord collectif la diffusion des tracts syndicaux via la messagerie électronique de l’entreprise ou la mise à disposition d’un espace dédié sur l’intranet. Cette disposition permet une conciliation équilibrée entre la liberté de communication des syndicats et la liberté tant de l’employeur que des salariés.
Pour le Conseil constitutionnel, l’exigence légale d’un accord collectif est au contraire justifiée par la nécessité de « permettre que les modalités de la communication syndicale par la voie électronique puissent être adaptées à chaque entreprise, et en particulier à l’organisation du travail et à l’état du développement de ses moyens de communication ».
Quant aux deux conditions posées par l’article L. 2142-6, tenant, d’une part, à ce que la diffusion par voie électronique soit compatible avec les exigences de bon fonctionnement du réseau informatique de l’entreprise et n’entrave pas l’accomplissement du travail et, d’autre part, à ce que les modalités de cette diffusion préservent la liberté de choix des salariés d’accepter ou de refuser un message, les Sages considèrent qu’elles permettent « d’assurer le respect des libertés tant de l’employeur que des salariés ».

Le libre accès à Internet
D’après la décision du 27 septembre, la liberté de communication des syndicats reste entièrement préservée, puisque, en l’absence d’accord collectif autorisant l’accès à l’intranet et à la messagerie électronique professionnelle, ils peuvent toujours utiliser les moyens de communication classiques (tracts papiers et panneaux d’affichage, régis par les articles L. 2142-3 et L. 2142-4 du Code du travail). Ils peuvent surtout « librement diffuser des publications et tracts sur les réseaux de communication au public en ligne ; les salariés peuvent également librement y accéder sur ces réseaux ; ils peuvent s’inscrire sur des listes de diffusion afin de recevoir par voie électronique les publications et tracts syndicaux ».
Cons. const., déc. n° 2013-345 QPC, 27 septembre 2013