jeudi 9 novembre 2017

Comment obtenir que les écarts de rémunérations entre les hommes et les femmes soient enfin supprimés ?



Les rapports sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes chez Sealed Air SAS se succèdent et voient s’accumuler les avis négatifs des élus face aux affirmations auto-satisfaites de la direction.
Alors que les tableaux de répartition des salaires montrent que les écarts entre les moyennes des salaires des hommes et des femmes se situent le plus souvent entre 11 et 23%, - c’est le cas de 8 coefficients sur les 10 qui comptent des femmes et pour lesquels les moyennes sont communiquées. -,  la direction persiste à dire qu’il n’existe aucun problème d’inégalité, tout en refusant aux IRP les informations complémentaires susceptibles de faire la lumière sur la réalité. (Par exemple : Courbes des salaires par coefficients avec nuages de points permettant de visualiser les cas « trop éloignés » des moyennes.)
Les élus restent perplexes face à l’assurance de la direction qui déclare  « renouveler son engagement à mettre en œuvre des mesures destinées à assurer une égalité de traitement entre les hommes et les femmes », l’unique mesure relative au salaire ne concernant que 0,25% de l’effectif, au mieux, par an, n’a en rien permis de corriger les écarts de rémunérations constatés et qui perdurent. 

Ces « mesures » n’ont pas davantage permis de briser le plafond de verre qui semble réserver les postes de cadres supérieurs (coefficients 930 et 940) aux hommes (1 seule femme pour 23 hommes) depuis toujours.
En dépit de l’effet de noria[1] qui permet d’abaisser le salaire des hommes, les écarts de rémunérations perdurent, voire se creusent, trahissant les incohérences d’une politique de rémunération opaque[2] qui ne saurait être justifiée par la trouble mais néanmoins omnipotente « loi du marché » dont la direction semble faire son unique alibi.
La CFE-CGC déplore en outre que la direction ait systématiquement refusé d’admettre l’évidence pour décliner les propositions de négocier un accord de suppression des écarts de rémunérations injustifiés entre hommes et femmes, ne laissant ainsi d’autre option aux salarié(e)s lésé(e)s que celui du recours aux Prud’hommes.      



[1] L'effet de noria est une mesure du taux de variation de la masse salariale. La variation correspond à la différence entre les sommes des salaires des salariés entrants (moins payés) et des salariés sortants (mieux payés grâce à leur ancienneté).
[2] Rapport d’expertise sur les comptes annuels 2011 (DIASEO) :
« Un manque de cohérence dans la pyramide des salaires
Cette justice dans la pyramide des salaires nous ne sommes pas parvenus à la trouver. Elle n’est pas totalement absente, mais elle présente de nombreuses incohérences ou du moins suscite bien des interrogations.
Nous n’avons pas réussi à appréhender clairement les critères de détermination du niveau de rémunération de base. Puisque ni les coefficients, ni la qualification n’apparaissent clairement déterminant dans le salaire de base.
Nous sommes bien conscients que des différences historiques de parcours professionnels peuvent expliquer certains décalages mais pas autant de différences sensibles. D’autres critères doivent certainement entrer en ligne de compte. Nous avions souhaité avoir connaissance des niveaux de diplômes, notamment pour les cadres, afin de peut-être y trouver une piste et d’éventuelles explications. Nous n’avons pas pu obtenir ces informations. »