Les raisons sont multiples, mais
il faudrait d’abord qu’il y ait eu négociation sincère et loyale avant de
pouvoir prétendre signer un accord, or ce que nous vivons depuis des années
désormais, c’est une succession de 3 réunions au cours desquelles la direction
ne montre aucune intention de discuter quoi que ce soit.
Aucune
de nos revendications n’est prise en compte, ni même discutée. C’est non à
tout, à commencer par le refus de « prendre en compte l’objectif d’égalité
professionnelle entre les femmes et les hommes, ainsi que les mesures permettant
de l’atteindre. » comme l’exige pourtant l’article L2241-1 du code du Travail.
Peu importe que nous montrions que ces inégalités perdurent dans
les moyennes de chaque catégorie ; la direction préfère focaliser son
attention sur les seuls indicateurs servant sa thèse.
La
direction persiste à vouloir exclure les cadres de l’augmentation générale afin
de pouvoir priver qui elle veut de toute augmentation de salaire, laissant
libre cours à la pratique du « forced ranking » qu’elle prétend
pourtant ne pas appliquer en France, cette pratique étant illégale. C’est aussi
la possibilité de sélectionner ceux qui seront favorisés : ainsi les
revenus moyens des cadres au coefficient 900 et 910 ne progressaient que d’à
peine plus de 5% entre 2012 et 2015, pendant que ceux des cadres supérieurs
(coefficients 930 et 940) bondissaient de plus de 34% sur la même période.
On notera que la direction ne s’encombre même plus, dans le
texte de cet accord, de la phrase qu’elle avait coutume de glisser dans ses
décisions unilatérales, assurant que pour les cadres : « de manière
très majoritaire les augmentations individuelles attribuées couvriront
l’inflation. » et qu’elle aurait pourtant pu maintenir sans risque de
mentir cette année.
Nos collègues techniciens et agents de maîtrise (coefficients 800 à 830) ne sont pas mieux servis : le niveau moyen de leurs rémunérations stagne, quand il ne baisse pas, entre 2012 et 2015. Et cette année, du fait de cet accord, l’augmentation des salaires minis de 1,5 à 3% consentie sur les coefficients 700 à 730, sera prise sur les 1% de l’Augmentation Individuelle des non cadres. (voir l’article 5 de l’accord).
Dans ces conditions, représentant
l’encadrement (Techniciens, maîtrises et cadres), nous ne pouvions décemment
pas signer un accord qui ne garantit aucune augmentation à chacun des cadres en
laissant toute latitude à la direction d’exercer son arbitraire (en 2015, 55 cadres n’ont reçu aucune
augmentation), et qui ponctionne l’enveloppe de 1% d’AI des Techniciens et
Maîtrises pour financer une augmentation des minima du premier collège.