jeudi 7 janvier 2016

Pourquoi nous n’avons pas signé l’accord NAO 2016.


Les raisons sont multiples, mais il faudrait d’abord qu’il y ait eu négociation sincère et loyale avant de pouvoir prétendre signer un accord, or ce que nous vivons depuis des années désormais, c’est une succession de 3 réunions au cours desquelles la direction ne montre aucune intention de discuter quoi que ce soit.

Aucune de nos revendications n’est prise en compte, ni même discutée. C’est non à tout, à commencer par le refus de « prendre en compte l’objectif d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, ainsi que les mesures permettant de l’atteindre. » comme l’exige pourtant l’article L2241-1 du code du Travail.
Peu importe que nous montrions que ces inégalités perdurent dans les moyennes de chaque catégorie ; la direction préfère focaliser son attention sur les seuls indicateurs servant sa thèse.
La direction persiste à vouloir exclure les cadres de l’augmentation générale afin de pouvoir priver qui elle veut de toute augmentation de salaire, laissant libre cours à la pratique du « forced ranking » qu’elle prétend pourtant ne pas appliquer en France, cette pratique étant illégale. C’est aussi la possibilité de sélectionner ceux qui seront favorisés : ainsi les revenus moyens des cadres au coefficient 900 et 910 ne progressaient que d’à peine plus de 5% entre 2012 et 2015, pendant que ceux des cadres supérieurs (coefficients 930 et 940) bondissaient de plus de 34% sur la même période.
On notera que la direction ne s’encombre même plus, dans le texte de cet accord, de la phrase qu’elle avait coutume de glisser dans ses décisions unilatérales, assurant que pour les cadres : « de manière très majoritaire les augmentations individuelles attribuées couvriront l’inflation. » et qu’elle aurait pourtant pu maintenir sans risque de mentir cette année.      

Nos collègues techniciens et agents de maîtrise (coefficients 800 à 830) ne sont pas mieux servis : le niveau moyen de leurs rémunérations stagne, quand il ne baisse pas, entre 2012 et 2015.
Et cette année, du fait de cet accord, l’augmentation des salaires minis de 1,5 à 3% consentie sur les coefficients 700 à 730, sera prise sur les 1% de l’Augmentation Individuelle  des non cadres. (voir l’article 5 de l’accord).

Dans ces conditions, représentant l’encadrement (Techniciens, maîtrises et cadres), nous ne pouvions décemment pas signer un accord qui ne garantit aucune augmentation à chacun des cadres en laissant toute latitude à la direction d’exercer son arbitraire (en 2015, 55 cadres n’ont reçu aucune augmentation), et qui ponctionne l’enveloppe de 1% d’AI des Techniciens et Maîtrises pour financer une augmentation des minima du premier collège.