samedi 30 mars 2013

Le "forced ranking", un système pervers

titrait en février 2011 l'article signé par Marc Mousli pour Alternatives Economiques, pour décrire le système d'évaluation qu'Airbus avait imaginé mettre en place avant d'être convaincu de sa nocivité.

"La croyance aveugle dans la compétition conduit certaines entreprises à des méthodes d'évaluation de leurs salariés qui constituent une erreur de management et une faute de gestion. C'est en effet la qualité de la coopération en son sein qui fait le succès d'une entreprise."

Quand on manque soit-même d'imagination et d'idée, on choisit un gourou, en l'occurrence Jack Welch, le terrible patron de General Electric de 1981 à 2001, et l'on singe ses méthodes en supposant qu'elles auront le même effet sur le chiffre d'affaires. 

Hélas, c'est oublier que l'on a changé d'époque et qu'il a été démontré que ces politiques inspirées de l'eugénisme étaient non seulement inefficaces, mais contre-productives. 

Quand on calque de surcroît ce principe délétère sur une organisation qui fonctionne selon le code féodal, laquelle promeut la soumission et n'admet pas la contradiction, on dégrade encore le résultat escompté en confiant aux courtisans le soin d'évaluer les performances supposées afin d'opérer le tri funeste.

La méthode est donc nocive en fin de compte, mais ses effets à court terme plaisent à l'actionnaire, et les gérontocraties se sentent par nature peu concernées par les avenirs qui les dépassent...

Malheureusement ce sont encore les salariés qui font les frais des mauvaises décisions de la direction.

Prions pour que le jour se lève !